Enrichir la terre de son potager


Lorsque l’on débute un potager, on se pose rapidement la question de l’appauvrissement de sa terre. Cela paraît logique : On plante des légumes, les légumes absorbent les richesses du sol, à la fin de la saison la terre serait-elle donc… Vide ? Epuisée ? Comment faire alors pour l’enrichir ?

Bon, la terre ne se vide pas si facilement en réalité. Le fait de la bouleverser en la creusant et en la remuant pour enterrer les plants est plus en cause sur le déséquilibre du sol que les substances absorbées par les plantes en elles-mêmes.

Mais on peut envisager de lui donner un coup de pouce pour que les plantes puissent puiser plus de nourriture et soient plus productives.

Beaucoup de jardiniers débutants crient au scandale lorsqu’on leur parle d’engrais au potager. « Des produits chimiques ! Mais tu veux m’empoisonner ? »

La chimie est partout mes amis, la nature entière est chimie et il ne faut pas faire de confusion entre les engrais naturels (organiques : à base d’éléments d’origine végétale et animale) et ceux qui sont dits « chimiques » par opposition (on parle aussi d’engrais minéraux : provenant de gisements naturels de phosphate et de potasse).

Nombreux sont ceux qui confondent également engrais et pesticides qui eux, en revanche, font des dégâts considérables sur l’environnement.

Comment s’assurer d’utiliser des engrais sains et sans dangers ?

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Faire son « engrais »

Pour commencer, vous pouvez fabriquer vous même votre engrais : Compostez vos déchets dans un coin du jardin, ou bien optez pour un bac si vous n’avez qu’un balcon (il est très facile de faire un composteur, même pour un appartement !) vous aurez du thé de compost en apport liquide, et du compost à mélanger à votre terre de culture.

D’autre part, vous pouvez faire votre purin d’orties, ou votre purin de consoude, deux très bons fertilisants riches en azote qui ne nécessitent pas beaucoup d’ingrédients, qui ne coûtent rien du tout si ce n’est, il faut bien l’avouer, l’agression olfactive pour votre organe nasal si sensible.

Paillez vos plantes. Un bon paillage bien épais (ou « mulch ») se décomposera petit à petit à la surface de votre terre. Il se mélangera à la terre avec votre arrosage, nourrissant vos plantes et les microorganismes qui vivent à leurs pieds. Vous avez déjà vu la terre devenir dure comme de la pierre autour de certaines plantations ? Il n’y a rien de pire. Le paillage au potager maintient votre terre meuble, nourrie et humide. J’ai vu une différence incroyable entre les plants que j’avais paillé et ceux qui ne l’étaient pas l’année dernière !

Enfin, ne jetez pas l’eau de cuisson de vos légumes (qu’ils soient bouillis ou cuits à la vapeur) car elle contient de nombreux bienfaits que vos légumes apprécieront. Laissez-la bien refroidir avant d’en arroser vos plantes, elles vont adorer (Bon ok, c’est surtout intéressant pour ceux qui ont un jardinet ou un balcon).

Résultat au printemps suivant : Compost prêt à l'emploi ! Seules les coquilles d'oeuf ne se sont pas entièrement décomposées, ce qui n'est absolument pas gênant.

Mon compost de balcon

Faire pousser des engrais verts

Saviez-vous que certaines plantes avaient la capacité d’enrichir la terre ? C’est le cas de toutes les légumineuses, des crucifères (désormais appelés brassicacées) et des graminées. On les sème en général après ou avant les récoltes, plutôt que de laisser le sol nu. Ainsi celui-ci est maintenu en activité, il ne sèche pas et ne s’appauvrit pas car les plantes vont lui apporter de l’azote et parfois de l’humus.

On peut très bien semer les engrais verts de notre choix; mais il faut aussi savoir que la plupart des herbes sauvages (trèfle, luzerne, pissenlits…) qui vont venir pousser spontanément sur une parcelle nue peuvent être qualifiées elles aussi d’engrais verts. Il suffit de les laisser faire, la nature est bien faite..

Acheter de l’engrais potager

Si vous n’avez pas la possibilité de faire votre propre engrais, ou en trop faibles quantités, vous pourriez avoir envie de compenser en donnant un petit coup de pouce à vos plantations si votre terre est trop pauvre.

Vous pouvez opter pour un engrais en granulés à mélanger à la terre ou à disposer en surface, cela nourrira vos plantes sur le moyen terme. Puis, vous avez l’engrais liquide, à mélanger à l’eau d’arrosage, qui donne un « coup de fouet » sur le court terme. Respecter simplement les doses préconisées sur l’emballage. Si vous avez mis des granulés dans votre terre de rempotage, attendez au moins 1 mois avant de nourrir vos plantes avec de l’engrais liquide.

Le plus important, c’est de bien penser à choisir un engrais utilisable en agriculture biologique. Ainsi, vous êtes déjà sûr que votre produit est sympa pour l’environnement et pour votre santé. La teneur en NPK est moins élevée que chez les engrais dits « chimiques », mais c’est normal et ce n’est pas très grave si vous compensez par un bon paillage et un peu d’engrais maison.

Mais au fait, NPK ça veut dire quoi ?

Tous les engrais du commerce comportent cette mention. Cela vous indique leur teneur en azote, phosphore et potasse. Cela se présente sous la forme : « NPK 7-3-10 » qui signifie 7% d’azote, 3% de phosphore et 10% de potasse.

N pour Azote

Toutes les plantes ont besoin d’azote, cela favorise le feuillage. C’est pourquoi le compost et les purins, qui en contiennent, sont utilisables avec tous les légumes.

Mais on va privilégier les engrais très riches en azote pour les légumes feuilles et les aromates puisque ce sont leurs feuilles que nous consommons. Si l’on donnait uniquement ce type d’engrais à des tomates, la plante ferait beaucoup de branches…Au détriment des fruits ! Mais on peut leur en donner au début de leur croissance pour un bon départ.

persil

P pour Phosphore

Le phosphore développe le système racinaire, les fleurs et les fruits. C’est important pour tous les légumes, et bien-sûr encore plus pour les légumes racines tels que les radis; les carottes, la pomme de terre…

radis

K pour Potassium

Le potassium agit sur les racines, la floraison, et les fruits. On utilise les engrais riches en potasse pour tous les légumes fruits et pour les fleurs du potager (ou les fleurs du jardin d’ornement d’ailleurs). On les évite pour les aromates et les légumes feuilles, car on ne veut pas qu’ils montent en graines.

Dans notre exemple NPK 7-3-10, un engrais avec cette composition pourrait tout à fait convenir à des plants de tomates, poivrons, aubergines, courgettes…

tomates délice du jardinier

Est-il indispensable d’enrichir son sol avec de l’engrais?

Non, la permaculture a permis de comprendre que le sol savait très bien se débrouiller seul, mais cela ne s’improvise pas. Il existe des techniques passionnantes pour créer un circuit fermé dans son potager et garder tout au long des saisons un sol riche, meuble et surtout vivant, en opposition totale avec la terre labourée et traitée de l’agriculture intensive.

Ces méthodes sont très différentes de celles qui sont les plus répandues, elles n’utilisent pas d’engrais et permettent au sol de créer sa propre richesse. Mais pour cela il est nécessaire d’en suivre les principes, je pense publier un petit article introductif prochainement pour vous faire découvrir ce mode d’agriculture qui prend de plus en plus d’ampleur.

laitue

Et vous, que faites-vous pour maintenir un sol riche au potager ?


5 Comments
  • val
    Posted at 11:17h, 10 septembre Répondre

    Bonjour,
    « vous pouvez faire votre purin d’orties, ou votre purin de consoude, deux très bons fertilisants riches en azote » -> il me semblait que la consoude était surtout riche en potasse?

  • Jacques
    Posted at 15:11h, 12 juillet Répondre

    Ne pas confondre l’extrait fermenté et le purin. Il y a toutes les chances
    qu’un extrait fermenté qui a mal tourné mute en purin et sente « mauvais »,
    a l’inverse l’extrait réussi ne sent pratiquement pas et ses propriétés sont plus larges que celles du purin.

  • David
    Posted at 22:12h, 09 avril Répondre

    Salut,
    Je n’ai jamais voulu mettre d’engrais dans mon sol.
    Par contre en 2 ans d’approche totalement différentes mon sol à changé.
    Il est vrai qu’il y a quantité de paillage dessus. Il reste encore quelques résidus de maïs (ce que les cochons d’inde n’ont pas mangé) et de radis noir.
    Quand les voisins jettent des branches, je récupère découpe, et bazarde dans le jardin.
    Pareil, quand un de mes piquets en bois se casse (en vrai c’est juste des bout de bois), je balance dans le jardin.
    Certains diront que c’est sale.
    Sauf que c’est absorbé très rapidement. J’ai mis 2m3 de broyat sur 5 m² il y a 2 ans, là faut chercher pour trouver.
    Petit détail, en début de saison, dés qu’il fait un peu chaud et sec, je retourne le potager à la houx (sur quelques centimètres), ça permet de calmer les envahisseurs d’hiver avant les plantations.
    Mais aussi de découper ce que j’ai dans le potager (les tiges de maïs et les bâton en morceau) et de mélanger le tout.

    Ultérieurement, avec plus d’arbuste et de broyat, j’espère pouvoir éviter le travail de retournement!

  • francine
    Posted at 21:50h, 02 avril Répondre

    COUCOU CINDY

    Voila ,maintenant grâce à toi ‘je sais ce que signifie NPK ,je fais du composte, paille le sol au foin ,et un peu d’engrais organique ,mais dans ce domaine aussi j’avance à petits pas .Merci pour tous tes articles
    FRANCINE

  • Lys blanc
    Posted at 17:02h, 02 avril Répondre

    Pour l’instant c’est compost, ou engrais verts ou fumier mais je m’intéresse à la permaculture aussi. Par contre, pas ėvident, ça ne s’improvise pas tellement.
    Bonne soirée!

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